jeudi 20 juin 2013

La France soutiendrait une candidature d’Israël à la Francophonie

 
 
La France soutiendrait une candidature d’Israël pour adhérer à la Francophonie, a indiqué mercredi la ministre délégué à la Francophonie Yasmina Benguigui. “L’Etat d’Israël compte 700.000 francophones, la Francophonie y est vivante et active. S’il devait déposer une demande d’adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la France accueillerait cette demande avec bienveillance”, a déclaré Mme Benguigui à l’Assemblée nationale en réponse à une question de Meyer Habib, nouveau député UDI (centre) de la 8e circonscription des Français de l’étranger (Europe du sud) qui inclut Israël.


“Si des contacts diplomatiques ont pu avoir lieu entre Israël, l’OIF et ses Etats membres, il n’y a eu, en revanche, à ce jour, aucune demande officielle formulée par l’Etat d’Israël pour adhérer à la Francophonie”, a ajouté la ministre.
La question de l’entrée d’Israël dans la Francophonie reste en suspens depuis des décennies. Officiellement en raison de l’obstruction catégorique du Liban à l’entrée d’Israël au sein de l’OIF, car selon le règlement de cette institution toute adhésion d’un nouveau pays doit obtenir le consensus des 57 Etats membres de l’OIF.
Lors de l’émergence de la francophonie institutionnelle dans les années 1960 et 1970, Israël s’est intéressé au projet francophone et participe même à titre d’observateur informel aux conférences intergouvernementales des chefs d’État et de gouvernements francophones de 1969 et 1970. Par la suite, la rupture des relations entre Israël et l’Afrique francophone, notamment, provoque l’arrêt du débat portant sur une participation israélienne aux institutions de la francophonie internationale.
Ce débat n’émerge de nouveau qu’au début des années 1990. Israël tente alors de rejoindre la francophonie. En janvier 1993, Yehuda Lancry, ambassadeur d’Israël en France, obtient l’accord du ministre des Affaires étrangères du gouvernement d’Yitzhak Rabin, Shimon Pérès, pour enclencher la procédure d’adhésion. Israël réussit à s‘accorder le soutien de la France, qui organise notamment une enquête sur la francophonie en Israël en 1994.
Parallèlement à ces efforts, plusieurs appels de la société civile ont été lancés en faveur de l’adhésion d’Israël à la francophonie. En 2007, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a ainsi pris l’initiative de demander à des personnalités politiques de soutenir l’entrée d’Israël dans la francophonie. Plusieurs candidats à l’élection présidentielle française de 2007 l’ont soutenue, dont François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, ou d’autres personnalités, comme Bernard Pivot. En vain.
Toutefois, en octobre 2012, le Qatar est entré directement dans l’organisation en tant qu’”Etat associé” sans passer par la “case observateur”, comme c’est habituellement la règle. Cette entrée du Qatar a fait grincer des dents, selon une source proche du ministère français de la Francophonie.
La polémique portait principalement sur la légitimité du Qatar, qui n’est pas francophone, à entrer dans l’OIF. Certains participants se sont aussi inquiétés de l’ambition de ce pays de développer davantage son influence en Afrique de l’Ouest musulmane et notamment de sa propension à financer des écoles religieuses prenant parfois la place d’écoles en langue française.
Le Qatar, pour seuls arguments, faisait notamment valoir qu’il accueille de nombreux expatriés francophones et qu’il avait financé une radio publique de langue française.

Source Lemondejuif.info