vendredi 28 juin 2013

La lente mais certaine érosion du Hezbollah



L'implication du Hezbollah dans la guerre civile syrienne lamine peu à peu ses ressources en hommes et en matériels, mais l'ampleur des dommages reste un secret bien gardé. Les combattants de l'organisation terroriste chiite déployés en Syrie pour se battre pour le compte du président syrien Bachar al-Assad sur ordre de l'Iran, ont fait, plus d'une fois, pencher la balance en faveur des troupes du régime, comme récemment à Qusayr, la ville reprise aux rebelles syriens, après plusieurs jours de combats acharnés.

Le Hezbollah, en obéissant à l'Iran, a vu un intérêt stratégique certain à son engagement militaire dans la guerre civile : habitués à des actions de guérilla contre Israël – ou à des tirs à distances -, l'organisation chiite a immédiatement pensé à l'expérience du combat de terrain qu'en tireraient ses hommes engagés sur le terrain.
Mais en Syrie, le Hezbollah se comporte comme une armée régulière qui fait face à des forces rebelles moins bien équipées, mais plus volatiles, presque des bandes armées; il se retrouve dans la même situation que l'armée israélienne luttant contre la guérilla et des embuscades.
Le quotidien libanais Daily Star publiait la semaine dernière l'interview d'un combattant du Hezbollah qui avouait que la tactique du groupe Al-Nusra, lié à Al Qaïda, avait "une familiarité irritante" avec la tactique employée par le Hezbollah contre Israël.
En Syrie, le Hezbollah est déstabilisé car il ne peut employer la stratégique qu'il emploi contre l'armée régulière israélienne… une situation en miroir ou il devient armée régulière contre guérilla terroriste.

Finalement, le gain pour la milice chiite pourrait être infiniment moindre que le prix à payer, politiquement et opérationnellement.
Et si les groupes salafistes et djihadistes sont, sur le terrain syrien, les ennemis les plus acharnés des combattants du Hezbollah, il est probable que ces organisations finiront par tendre la main à leurs organisations sœurs, au Liban, pour prendre le Hezbollah à revers; ce n'est qu'une question de temps.

En Syrie, pays musulman sunnite, le Hezbollah, chiite, est comme un corps étranger, en tous les cas une force étrangère; et si les tensions entre chiites et sunnites s'étendent au Liban (où est basé le Hezbollah), nul doute que le parti des fous de D.ieu paiera le prix fort.
Le second risque est l'érosion militaire certaine du Hezbollah dans les combats : il perd des hommes, beaucoup d'hommes, des tués mais aussi de nombreux blessés, dont il est difficile d'évaluer le nombre – les rebelles l'exagère, tandis que la milice shiite ne publie aucun bilan.
Enfin dans le monde arabe, le Hezbollah perd en légitimité et en crédibilité : il est de moins en moins le "parti de la résistance" qui lutte contre Israël, l'ennemi commun.

Si le régime syrien survit, le Hezbollah réalisera là son gain le plus important, sur le plan politique : le régime lui devra sa survie, et l'Iran la sauvegarde de son axe avec Damas. L'argent et l'armement suivront.
Si le régime tombe, le Hezbollah tombera avec lui.


Source Israel Infos