La valse à 3 de l’Iran, la Syrie et la Tanzanie. L’occident admoneste mollement et in fine tolère les sulfureux accommodements avec l’Iran. L’affaire des dizaines de tankers iraniens voguant sous pavillon tanzanien n’a pas déclenché de buzz international l’an dernier. Trop d’intérêts économiques en jeu. Juste quelques brèves dans la presse occidentale. Sans plus.
Récemment, fin mars 2013 quelques médias poussent de conserve un soupir de soulagement en indiquant qu’aucune arme n’a été trouvée à bord du Vénus (IMO 7942441, dwt 9034) un navire iranien battant pavillon tanzanien en route pour… la Syrie via le canal de Suez. Le contrôle effectué par les égyptiens lors du franchissement du Canal de Suez met simplement en évidence dans les soutes du cargo quelques centaines de tonnes de produits chimiques… On respire?
Entre temps avait éclaté l’affaire des faux signaux d’identification destinés à leurrer les satellites. On parle des "Automatic Identification Systems" (AIS). Suite à cette affaire, le Trésor américain a discrètement blacklisté 58 navires de la compagnie iranienne NITC, propriété d’un fond de pension de Téhéran.
NITC est le 4ème armateur pétrolier au monde avec 74 tankers. L’an dernier 36 pétroliers iraniens avaient déjà été démasqués sous fausse identité tanzanienne. Et 17 autres repeints aux couleurs tanzaniennes après avoir été chassés de Tuvalu. Les faux signaux d’identification permettent entre autres aux navires iraniens de commercer avec la Syrie en faisant un pied de nez aux embargos de façade. La Tanzanie est encore timidement pointée du doigt. Mais les chancelleries jouent la carte de l’apaisement. Pas le moment de se fâcher, fin juin Obama se rendra en Tanzanie accompagné d’un demi-millier d’hommes d’affaires et investisseurs US pour signer de gros contrats. Sans parler du mandat de "nettoyage" confié à l’armée tanzanienne dans l’Est du Congo riche en matières premières stratégiques.
L’Elégance, navire iranien battant pavillon tanzanien, un sauf conduit pour tous les ports du monde. NITC est la propriété d’un fond de pension iranien.
Source NanoJV