jeudi 20 juin 2013

Netanyahou - Bennett : ces deux la gouvernent-ils ensemble ?



Les déclarations des ministres du gouvernement Netanyahou sur le conflit israélo-palestinien se suivent et ne se ressemblent pas. Aux antipodes les unes des autres, elles ne font que refléter les désaccords profonds qui règnent au sein de la coalition gouvernementale sur ce sujet.
 
Après celles de Dany Danon, Vice ministre de la Défense, un autre ministre d'importance, Naftali Bennett, exprime un désaccord profond avec Benjamin Netanyahou, sur une question essentielle, la finalité des discussions avec les palestiniens.
Dernières en date, celles du ministre israélien de l'Économie pour qui Israël doit cesser d'essayer de résoudre le problème palestinien et "vivre avec" comme on vit "avec des éclats d'obus dans le dos", selon ses propres mots.

Lors d'une conférence organisée à Jérusalem par le Conseil des implantations Yesha, Naftali Bennett, a nié que les Palestiniens aient un quelconque droit à l'autodétermination ou à leur propre État dans l'espace compris entre le Jourdain et la mer Méditerranée.
Le ministre de l'Économie a rappelé "qu'il n'y a jamais eu d'État palestinien sur ce territoire" alors qu'il y a bien eu un État juif, ce qui fait, conclut-il, qu'ici les occupants, ce ne sont pas les Juifs.

Le principal problème, selon lui, vient de la réticence des dirigeants israéliens à affirmer d'une manière simple que la terre d'Israël appartient au peuple d'Israël.
"Cette terre est la nôtre depuis 3000 ans et il faut juste le dire", a-t-il ajouté.
Il renvoie par ailleurs au principe de réalité. "Quiconque se promène aujourd'hui en Judée et en Samarie sait que ce qui s'est dit dans les couloirs d'Annapolis et d'Oslo était complètement déconnecté de la réalité.

Aujourd'hui, 400.000 résidents israéliens sont établis en Judée et Samarie et 250.000 dans ce qu'ils appellent Jérusalem-Est".
Naftali Bennett qui fait aussi partie du cabinet restreint de sécurité, ne semble pas craindre de prendre à contre-pied les efforts du secrétaire d'État américain John Kerry pour relancer le processus de paix et assure qu'Israël devrait intensifier la construction dans les localités juives au-delà de la Ligne verte "pour établir une présence israélienne partout".

Tout de suite après lui, lors de cette conférence, s'est exprimé Jacob Perry, ministre des Sciences et des Technologies (du parti Yesh Atid) pour qui les propos de Naftali Bennett "sapent les efforts de paix et nuisent aux tentatives pour instaurer la confiance entre Israël et les Palestiniens".
À ses yeux, "la création d'un État palestinien est d'un intérêt existentiel pour Israël car elle permettra d'éviter la création d'un État bi-national ce qui signifiera la fin du sionisme".
Plusieurs incidents se sont produits au cours de ces dernières semaines qui ont souligné à quel point le gouvernement était divisé sur cette question.

Ainsi, la ministre de la Justice Tzipi Livni, également responsable des négociations avec les Palestiniens, a appelé le Premier ministre à faire connaître de façon claire la position du gouvernement sur la question palestinienne, elle a même laissé entendre qu'elle envisagerait de quitter le gouvernement s'il n'y avait pas de progrès sur le front diplomatique.
Elle réagissait aux propos du ministre adjoint de la Défense, Danny Danon, qui déclarait que la plupart des ministres du gouvernement étaient opposés à la création d'un État palestinien.

Pour lui, la solution au problème palestinien se trouve en Jordanie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait réagir son porte-parole aux propos de Dany Danon affirmant qu'ils ne reflétaient pas la position du gouvernement.

Lui-même a annoncé à plusieurs reprises qu'il adhérait au principe de deux États pour deux peuples tout en insistant là aussi sur le fait que c'était sa position personnelle et non celle de son gouvernement.
Une clause du contrat de coalition prévoit que tout accord dans ce domaine devra être soumis à un vote du gouvernement. Au cours de son mandat précédent (2009-2013), le sujet n'a à aucun moment été évoqué en discussion lors d'une réunion du cabinet.

Dès dimanche soir, Benjamin Netanyahou prenait ses distances, comme il l'a fait avec Dany Danon, d'avec les déclarations de Naftali Bennett.
Source Israel Infos