mardi 11 juin 2013

Sobibor : un tunnel d'évasion découvert




L'équipe d'archéologues qui procède aux fouilles dans le camp d'extermination de Sobibor, est dirigée par un Israélien, qui a perdu deux oncles qui y ont été assassinés. Les fouilles archéologiques menées sur le site du camp de la mort de Sobibor en Pologne depuis plus de cinq ans par des chercheurs israéliens et polonais, ont mis à jour ces dernières semaines des découvertes majeures qui apportent un éclairage nouveau sur ce camp où environ 250.000 juifs ont été tués entre 1942 et 1943.

Le camp a ensuite été démantelé et totalement rasé après le soulèvement des prisonniers en octobre 1943, pendant lequel plus de la moitié des prisonniers s'est évadée.
Rien n'en subsiste en dehors de la voie ferrée qui y conduit, et la maison du commandant du camp.
Les dernières fouilles ont eu lieu dans une zone appelée Camp III, celle où se trouvaient les chambres à gaz.
Une zone qui a visiblement été pillée et vandalisée à plusieurs reprises depuis la guerre.
"Nous avons mis à nu la portion de terrain où les corps étaient brûlés, dit Yoram Haimi, l'archéologue israélien qui a supervisé les fouilles.

 


La terre y est colorée d'une teinte brun rougeâtre qui est due, à mon avis, au sang et à la graisse des victimes qui se sont infiltrés jusqu'à une profondeur de trois mètres. La zone dégage une odeur de charogne épouvantable. C'est incroyable et terrifiant à la fois."
L'équipe a également retrouvé les restes d'un tunnel, probablement creusé par les prisonniers pour préparer une évasion.
Menant vers l'est - hors du camp -, le tunnel a été découvert dans une zone où un grand hangar et des clôtures de barbelés (encore enfouies dans la terre) se dressaient autrefois.
"Si nous creusons encore plus à cet endroit, estime Haimi, il est possible que nous trouvions les restes de Juifs qui tentaient de s'échapper et ont été enterrés vivants sous les gravats".



Une plaque d'identification a été retrouvée ; elle porte le nom d'un petit garçon juif de huit ans, David Yaakov-Zack, son adresse, sa date de naissance et même son surnom, "Dedy".
Il a été établi qu'il a été envoyé à Sobibor depuis la Hollande le 11 juillet 1943 avec sa nièce qui est toujours vivante et demeure en Hollande.
L'année dernière, une autre plaque d'identification avait été retrouvée, portant le nom de Lea Judith de la Penh, une jeune fille issue d'une famille juive portugaise émigrée à Amsterdam.
Léa avait six ans quand elle a été assassinée à Sobibor.
Ses parents vivent aujourd'hui en Israël.
Les chercheurs ont également découvert sept squelettes de personnes tuées d'une balle dans la tête et précipitées dans une fosse, des aux pieds.

 

Les victimes, selon les analyses, avaient entre 65 et 80 ans au moment de leur décès.
"Il pourrait s'agir, suggère Yoram Haimi, de Sonderkommandos (unités de travail dans les camps d'extermination, composées de prisonniers, Juifs dans leur très grande majorité, forcés à participer au processus de la solution finale) ; ils auraient été amenés ici de Treblinka pour détruire Sobibor et auraient ensuite été exécutés.
Il se pourrait aussi que ce soit des Polonais qui, ayant collaboré avec les Allemands, ont été plus tard assassinés par les Russes."
Un laboratoire de la ville de Lublin teste tous les échantillons de sol trouvés dans la zone du crématorium pour en déterminer la nature exacte.
Des analyses sur les squelettes sont également en cours pour identification.
D'autres fouilles sont prévues sur le site avec l'approbation du grand rabbin de Pologne, le rabbin Shudrich, y compris dans les deux endroits où les Juifs ont, pense-t-on, été enterrés.

Source Israel Infos