jeudi 19 janvier 2017

Anakdota, rock progressif venu d’Israël


 
C’est Fading Record, label indépendant italien dédié au prog, qui vient de signer Anakdota, formation progressive israélienne composée d’un trio de musiciens, basse, batterie, clavier. Pas de guitare mais rien de rédhibitoire puisque le prog a su s’accommoder parfaitement de l’absence de cet instrument....


Des formations comme Le Orme, Refugee ou Triumvirat ont proposé des œuvres très abouties malgré l’absence de guitare avec des orientations symphonistes. Anakdota ne fait pas dans le symphonique mais plutôt dans un registre assez original d’art rock cadré dans plusieurs tendances contemporaines.
Une sorte de mélange entre l’école de Canterbury tendance Hatfield an the north, Gentle Giant, un peu de fusion jazzy genre Stormy Six ou Area mais toujours un souci des harmonies et un travail mélodique qui transgresse justement les règles faciles de la mélodie si bien qu’on ne perd facilement dans ces huit compositions sur lesquelles viennent se greffer deux voix assez travaillées, l’une masculine, l’autre féminine.
Le premier morceau est résolument jazzy, faussement simpliste, avec des florilèges de piano accompagnant les facéties vocales du chanteur et un tempo affirmé.
C’est du swing progressif jazzy et fusionné. Avec chaque fois des compositions ne ressemblant pas aux précédentes. Et même parfois rappelant certaines œuvres de Michael Nyman dans l’intention esthétique. Le troisième morceau est endiablé et part dans toutes les directions, un peu comme du Gentle Giant en plus jazzy et des intentions swinguantes. Puis des développements genre quatuor 20ème siècles, entre Satie et Janacek.
Que l’on retrouve sur le quatrième morceau avec un lyrisme affirmé et de belles émotions rendues avec la voix de la chanteuse Ayala Fossfeld. On remarque également le subtil jeu de la basse qui souvent, est jouée comme un complément mélodique au clavier, en plus d’être efficace dans les séquences de swing.
Erez Aviran s’affirme comme la tête pensante de cette formation. Il est l’auteur et le compositeur de tous les morceaux dont il soigne également les arrangements.
Et à l’instrument, il se débrouille en virtuose, égalant les bons pianistes de jazz alors qu’aux claviers, ses jeux sont inspirés par quelques maîtres du moog et des synthétiseurs.
On pense parfois à Morgan Fisher mais aussi, dans quelques exécutions pianistiques, ou bien au virtuose que fut Patrick Moraz, éphémère mais efficace remplaçant de Rick Wakeman dans le groupe Yes. Ou encore à David Sinclair, claviériste au jeu typique de Canterbury.
C’est une belle réussite que cet album présenté dans une triple pochette cartonnée ce qui justifie l’acquisition de ce bel objet d’art très bien illustré. On ne se lasse pas d’écouter les compositions comme si on visitait une galerie de compositions musicales, chacune avec un style propre, pas de répétions, aucune hésitation dans l’exécution.
Bref, un disque parfaitement maîtrisé du début à la fin. Entre mélodies, harmonies, facéties pianistiques, lyrisme affirmé, et une certain recherche du beau. A ne pas rater !




Source Agoravox
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