mardi 21 novembre 2017

Une équipe de chercheurs israéliens a percé le secret du QI des poulpes !


Le secret des prouesses cognitives du poulpe vient d’être percé par une équipe de chercheurs israéliens menée par les Drs Eli Eisenberg et Joshua Rosenthal......Détails........



L’équipe du Pr Eisenberg (Université de Tel Aviv), épaulée par des chercheurs des Universités de Tel Aviv et de Bar Ilan, du Technion, et des chercheurs américains du MIT ainsi que par le Dr Joshua Rosenthal (Marine Biological Laboratory, MA, USA), semble avoir percé l’incroyable secret de l’intelligence hors norme des céphalopodes.
L’un des moteurs de l’évolution est la capacité de l’ADN (support de l’information génétique) à subir des mutations qui, sous différentes pressions de sélection, seront conservées ou non. Ces mutations ont ainsi mené à l’apparition de l’intelligence et à la capacité d’effectuer des tâches ou des raisonnements de plus en plus complexes.
Les primates et notre espèce Homo Sapiens Sapiens ont ainsi tiré leur épingle du jeu de l’évolution. Pourtant, ce schéma est anormalement absent chez les céphalopodes (poulpes, seiches, calamars, nautilus).
Dotés d’un cerveau disproportionné et d’un système neuronal complexe, ces céphalopodes n’ont rien à envier à certains mammifères ou autres oiseaux « intelligents ».
D’une part Homo Sapiens Sapiens – vertébré d’environ 1m60-1m70, 62 kg dont 1,5 kg de matières grises – espèce la plus « intelligente » sur terre.
Face à lui, un ridicule poulpe, d’une centaine de centimètres pour à peine 1 kg. A priori, peu les rapproche.
Pourtant, les céphalopodes, dont font partie les poulpes, ont les cerveaux les plus gros (rapportés à leur masse respective) et les systèmes nerveux les plus complexes des invertébrés (insectes, méduses, éponges, mollusques, arthropodes…).
Et comme leurs homologues Sapiens, ils sont dotés d’une intelligence hors norme. Si certains sont capables d’ouvrir le couvercle d’une boite contenant de la nourriture, les céphalopodes sont surtout connus pour leur compétence à se situer dans un lieu (et s’y fondre), à naviguer, à chasser mais aussi à communiquer ou utiliser des outils.
Leurs premières observations ont mis en évidence la présence en quantité hors norme de modifications du transcriptome, l’ensemble des molécules d’ARNs (molécules servant d’intermédiaire entre l’ADN et les protéines) issus de la transcription du génome.
En effet, si les modifications de l’ARN peuvent être présentes chez les mammifères et même chez l’homme, celles-ci restent très rares. Chez les céphalopodes, c’est tout le contraire, elles seraient extrêmement nombreuses. Or, une modification de l’ARN signifie une possible modification de la protéine qui en résulte après transcription et potentiellement une fonction altérée de celle-ci (réduite, amplifiée ou nouvelle), exactement comme dans le cas d’une mutation de l’ADN.



Certains céphalopodes sont nettement moins dotés que d’autres et leurs capacités cognitives en pâtissent, les nautilus par exemple. L’évolution aurait peut-être, de façon parallèle et dans les océans, fait apparaître une autre course à l’intelligence. Encore reste-t-il à l’expliquer.
Car les céphalopodes sont aussi dotés d’un formidable mécanisme anti-mutation. Leur ADN est ainsi peu enclin à subir des mutations ou à les conserver.
Le mystère reste donc complet et l’intérêt porté à ces créatures marines se concentre principalement sur leurs prouesses plus que sur l’explication derrière celles-ci.
De célèbres céphalopodes ont ainsi fait parler d’eux, dont notamment : le poulpe Otto, coqueluche de l’aquarium Coburg en Allemagne et « Paul le poulpe » (Oberhausen, Allemagne), qui rentra dans histoire pour ses prédictions de matchs de foot entre 2008 et 2010.
Les chercheurs ont découvert aussi d’étranges « coïncidences ». Ces modifications de l’ARN, appelées éditions, sont non seulement plus présentes chez les céphalopodes, mais elles concernent de façon non-négligeable les ARNs présents dans les tissus nerveux, à hauteur de 11-13% (contre moins de 1% chez l’homme).
A cela s’ajoute qu’une des sous-classes de céphalopodes présente un taux très bas d’éditions des ARNs : le nautilus.
Or, souvenez-vous, c’est justement « l’idiot » de la classe. Les pièces du puzzle se mettent donc en place et, pas à pas, les chercheurs mettent à jour un système d’évolution complexe comprenant un transcriptome (ARN) malléable permettant l’acquisition de nouveaux traits et un génome (ADN) rigide.
Il reste encore beaucoup à faire pour décrire tous les aspects et mécanismes derrière ce nouveau mode d’évolution. La nature n’a de cesse de nous étonner.

Publication dans la revue Cell, 6 avril 2017

Source Israel Science Info
Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook...
Sommaire