dimanche 18 février 2018

Au pied du mur, Benyamin Nétanyahu s'accroche au pouvoir


Après avoir enquêté pendant près d'un an, la police israélienne a recommandé au procureur général d'Israël de déposer des accusations pour corruption, fraude et abus de confiance contre le premier ministre Benyamin Nétanyahou. Le principal intéressé a rejeté les recommandations de la police, les qualifiant d'aussi « percées qu'un fromage suisse ». Mais est-ce le début de la fin pour ce géant de la politique israélienne ?.....Détails........
 

Ce n'est pas la première fois que sa carrière politique est menacée par l'ombre de malversations.
Au cours de son premier mandat dans les années 90, il avait aussi été soupçonné de corruption et avait échappé à des accusations formelles.
Benyamin Nétanyahou a fait un retour en force en 2009 à la tête de l'État hébreu et s'il survit une fois de plus jusqu'aux élections prévues en 2019, il aura surpassé le record de longévité à la tête de l'État détenu par le légendaire David Ben Gourion.
La police israélienne a conclu mardi qu'il y avait suffisamment de preuves pour inculper le dirigeant pour corruption, fraude et abus de confiance en acceptant des cadeaux, du champagne et des cigares, et une couverture médiatique favorable en échange de possibles faveurs politiques envers les richissimes « donateurs ».
Deux autres cas, plus graves, sont à l'étude, mais Benyamin Nétanyahou a affirmé que la conclusion de celle-ci ne mènerait à rien, puisqu'il n'y a rien à prouver.
C'est maintenant au procureur général, Avichai Mandelblit, de jouer, ce qui pourrait prendre des mois. Selon la loi israélienne, c'est lui qui doit décider si des accusations formelles doivent être déposées.
Ceux qui croyaient que la simple conclusion policière allait forcer le départ volontaire du premier ministre ont vite dû se raviser cette semaine.
Pourtant, en 2008, le premier ministre Ehoud Olmert avait justement pris cette décision, avant même la conclusion d'une enquête policière pour corruption et fraude, affirmant qu'il ne pouvait se concentrer à la fois sur sa défense légale et sur les affaires du pays.
Ehoud Olmert a été reconnu coupable et emprisonné.
Mais Benyamin Nétanyahou n'est pas Ehoud Olmert, affirme le professeur émérite de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, Abraham Diskin.
Vendredi soir, des Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv pour réclamer le départ de Benyamin Nétanyhou. Sur certaines affiches brandies par les manifestants, on pouvait lire des messages comme « escroc, rentre chez toi » et « ministre du Crime ». Mais ils ne représentent pas la majorité des Israéliens.

Votre avocate en Israël...

Trois sondages d'opinion publiés à la suite de l'annonce de la recommandation de la police reflètent une population polarisée sur ce que le premier ministre devrait faire selon les mêmes lignes de fractures qui se dessinent dans l'isoloir lors d'élections.
Environ la moitié croit qu'il devrait démissionner et l'autre moitié, ses partisans de droite essentiellement, croient qu'il doit rester en poste, ce qui ne surprend pas le professeur Diskin.
Rien dans la loi israélienne n'oblige le premier ministre, même s'il devait être inculpé, à démissionner.
Ce n'est pas tant l'opinion publique qui risque de forcer la main de Benyamin Nétanyahou, mais ce que sa propre coalition pourrait conclure d'un changement dans la rue. Si le dirigeant charismatique apparaît faible, ses probables prétendants pourraient le laisser tomber, croit le président de l'Institut des stratégies sionistes et ancien porte-parole de Benyamin Nétanyahou, Yoaz Hendel.
« Il a reconnu que [Nétanyahou] est un bon leader sur l'économie, sur la scène internationale, mais il a aussi dit qu'on doit s'attendre de nos leaders qu'ils soient des modèles pour la société israélienne », ajoute-t-il.
Le défi de Benyamin Nétanyahou pour les semaines et les mois à venir, ce sera de convaincre ses alliés comme ses détracteurs qu'il peut continuer à mener les affaires du pays malgré la tourmente politique et judiciaire à laquelle il fait face.
Il s'agit d'un défi de taille dans une région où les crises se suivent sans répit. Cette semaine seulement, Israël s'est enfoncé un peu plus dans le conflit syrien en procédant à une série de bombardements.
Un danger indéniable auquel Benyamin Nétanyahou fait maintenant face, c'est que chacune de ses décisions sera évaluée en fonction de ses problèmes avec la justice.
S'il entreprend de nouvelles frappes en Syrie pour miner la présence iranienne, ses critiques pourraient demander si ce n'est pas pour détourner l'attention de son dossier judiciaire. Même chose s'il devait frapper avec plus de force dans la bande de Gaza, en pleine déliquescence et qui menace d'exploser.
Si au contraire il n'agit pas avec suffisamment de force pour ses partenaires au sein de la coalition, il pourrait se voir reprocher d'être distrait par ses ennuis avec la justice pour bien défendre le pays.
Pour l'instant, Benyamin Nétanyahou ne montre aucun signe de craquer sous la pression, croit le professeur Diskin.
« Pendant les semaines qui ont précédé les recommandations de la police, il a semblé être très fonctionnel sur tous les tableaux : la Syrie, le président Poutine, le budget, etc.
C'est une question de personnalité. Pour l'instant, il ne craque pas. Il faudra des mois avant d'arriver à une décision sur des accusations. Personne ne connaît sa véritable force. Il faut attendre et voir », ajoute le professeur Abraham Diskin.
 
Source Radio Canada
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